SdP.- Gonzalo Caballero avant sa nomination à Las Ventas lors de la Journée hispanique

Madrid, le 9 octobre 2019.- Gonzalo Caballero foulera à nouveau l’albero du monumental Las Ventas après la grave blessure qu’il a subie le 21 mai lors de la Foire de San Isidro. La tâche avait atteint des sommets importants et le prix était proche. Il lança la pièce de Charon en l’air avec une chance suprême et le taureau d’El Pilar lui cribla la cuisse gauche d’un coup de poignard.

Près de cinq mois se sont écoulés depuis cette très grave mésaventure et, malgré une récupération difficile, le droitier madrilène garde intactes les illusions avec lesquelles il affronte chacun de ses rendez-vous à sa place. La même intensité bat en lui qu’il a montré quelques instants avant ce goring.

– Il revient à Madrid après son apparition à San Isidro. Cet après-midi-là, il sortit, une fois de plus, pour tout donner. Résultat : un grave encornage de 25 centimètres à la cuisse gauche.

C’était dommage car il avait réussi à cailler le taureau et, qui plus est, à sentir les olés madrilènes. C’est pourquoi vous vous levez tous les matins et vous vous entraînez tous les jours : pour ressentir Madrid. Je savais que le prix était très proche et je ne pouvais rien me réserver. J’ai sauté pour tuer vraiment avec toutes les conséquences et puis est arrivé un accident qui m’a maintenu en cale sèche pendant trois mois.

– L’épée a été décisive en ce qui concerne les triomphes et il n’a pas hésité à tout offrir à ce taureau d’El Pilar. Tuer ou mourir.

Il était très important de se couper l’oreille et de mettre les choses sur la bonne voie avant le deuxième taureau de mon lot. Je connais Madrid, depuis que j’y ai mis les pieds en tant que torero sans picadores, et je sais ce qu’elle veut et ce qu’elle valorise. Vous devez aller à Madrid avec tout votre dévouement et votre vérité pour la grandeur qui vous attend. Je ne regrette pas d’avoir tout donné car rencontrer le respect de Madrid me remplit de fierté et de confiance.

– La saison n’est pas aussi prolifique qu’on le voudrait en nombre de festivités, mais c’est vrai qu’on a pu voir la maturité et le résidu dans lequel il a réussi à envelopper sa tauromachie.

Le temps est ce qui vous fait voir les choses différemment. Le temps vous donne le terrain et l’expérience pour affronter les choses sous un autre angle. J’ai fait mes études à Madrid. J’ai commencé à vouloir être un torero assis dans ses stalles tous les dimanches et dans les foires. Je sais ce que recherche la tauromachie madrilène et c’est celle qu’ils m’ont inculquée. C’est vrai que la récupération a été lente et douloureuse car se remettre d’une douleur sciatique est assez compliqué, mais j’ai fermé les yeux et je me suis souvenu de ces olés. Cela m’a donné des forces et maintenant je veux juste finir ce que j’ai commencé le 21 mai.

– Maintenant, il revient à Las Ventas dans l’une des festivités avec plus d’identité que celles qui sont programmées. Excité, motivé…?

C’est un jour très spécial pour tout Espagnol. Cette année beaucoup plus pour moi d’avoir pu tresser le paseíllo à Las Ventas. Depuis l’annonce de l’affiche, j’ai reçu d’innombrables messages de fans qui veulent me revoir à Madrid et cela me remplit d’espoir et me fait affronter l’après-midi avec l’idée de rendre tout cet amour. Je vais tout donner comme dans chacun des cinq après-midi que j’ai eu la chance de me voir balisé à Madrid : le jour de l’alternative c’est l’épée qui m’a volé la porte d’entrée, puis est venu l’après-midi dans lequel j’ai pu laisser la meilleure fente de San Isidro et, enfin, il y a eu trois après-midi au cours desquels j’ai dû faire l’expérience du visage amer de la tauromachie. C’est dur, mais ce sont des cicatrices qui me rappellent que chaque fois que je vais à Madrid, c’est pour donner complètement mon corps et ma vie.

– Bien que ce soit un après-midi qui vient à la fin de la saison, il ne fait aucun doute qu’une victoire à Las Ventas attend toujours de belles récompenses.

C’est une question qui me met très en colère parce que je me fiche de ce qui vient ensuite. Ma récompense sera toujours de pouvoir écouter les olés de Madrid ; pouvoir sentir une grande porte de Madrid. Je me fiche de ce qui vient ensuite. Peu m’importe que Madrid serve de tremplin ou qu’elle réussisse à ouvrir d’innombrables portes. La seule chose que je veux, c’est que Madrid me serve pour Madrid ; pouvoir sentir 20 béquilles et se couper les oreilles. Savourez un olé unique, incomparable avec quoi que ce soit au monde. Le fait que je franchisse la porte d’entrée de Las Ventas est une promesse que j’ai faite à mon père et c’est une dette que je lui dois.

– La saison espagnole se termine; L’américain commence. Le verra-t-on vêtu de lumières de l’autre côté de l’Atlantique ?

Au Mexique, je suis repris par une entreprise qui marche très bien et qui se positionne de façon phénoménale : ‘Tauro Espectáculos’. J’y vais tout l’hiver car les dates ne cessent de sortir. Je suis très enthousiasmé par la façon dont la tauromachie y est vécue, même si pour le moment, le 13 octobre n’existe pas pour moi. Madrid mérite tout et je ne peux penser qu’à un ’12 de Octubre’ qui est très important pour moi.

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