Tibo García C’est un humble torero français aux idées claires et au concept assez raffiné, et c’est que ce torero français a des facultés extraordinaires pour devenir l’un des as de la tauromachie albigeoise.
2021 a été une année difficile pour lui ainsi que pour l’ensemble du secteur, puisqu’il n’a pu tresser que trois paseíllos comme Istres, Alès ou Riscle, tous avec des fers français mais sans aucune chance. 2022 se concentre sur elle comme une année vitale pour lui, car il est conscient qu’il est un nouveau torero et qu’il doit donner une touche d’attention avec une certaine immédiateté.
Comment vas-tu cette saison ?
C’est déjà ma deuxième saison en tant que torero, même si on peut dire que c’est la première car en 2020 nous n’avons pas pu combattre à cause de la pandémie. Mais bon, j’ai pu tuer trois corridas, je pense que ça n’a pas été une mauvaise saison car ce n’est pas facile de tuer trois corridas en ces temps de pandémie, je ne peux pas me plaindre, au contraire, je peux être heureux et heureux avoir pu combattre des taureaux. Il est maintenant temps de s’entraîner et de se préparer pour la prochaine saison.
Quels sentiments avez-vous eu?
J’en ai eu plusieurs, à la première corrida, à Istres par exemple, c’étaient des sensations étranges car enfiler un costume de torero un an et demi après avoir pris l’alternative était difficile mais beau à la fois, après tout ça me fait me sentir vivant. À Riscle, cependant, j’ai pu profiter et me battre à l’aise avec une grande corrida sur le Camino de Santiago, où j’ai pu montrer aux gens ce que j’avais à l’intérieur. Et puis à Alès c’était une journée très chaude et les taureaux n’étaient pas faciles, mais c’était une journée de grand dévouement pour moi.
La tauromachie est-elle difficile ?
Je ne sais pas si c’est dur, c’est évident que la dureté c’est qu’on risque sa vie et qu’on fait beaucoup de sacrifices. Mais pour moi c’est pas dur parce que c’est ce que je veux et ce que j’aime, le taureau c’est ce que je veux et ce qui me fait me sentir vivant, et au final quand on veut quelque chose c’est pas dur parce que ça ne te dérange pas de tout donner.
Comment gérez-vous la pause typique après l’alternative ?
La pause a été longue hehe. Ça n’a pas été facile, car ne pas se battre plus d’un an n’est pas facile, mais au final je veux prendre le côté positif, je ne veux pas me focaliser sur le mauvais, si je regarde le positif je peux dire que cela m’a aidé à mûrir et à me préparer davantage. Je suis content parce qu’on en finit avec ça et qu’on s’en va.
De quoi rêvez-vous la nuit ?
Avec beaucoup de choses, d’abord avec la beauté et le regard que le taureau peut transmettre, et aussi avec ces triomphes que les figures taurines ont pu avoir. Évidemment, je rêve aussi d’être une figure de la tauromachie et d’arriver là où je veux aller.
Croyez-vous au destin et donc que des opportunités se présenteront ?
Je crois beaucoup au destin, je crois que le moment et le taureau viendront, et je suis sûr que si le jour devait venir, il viendra. Mais évidemment cela ne viendra pas à vous seul, vous devez faire des efforts, des sacrifices et continuer avec toute l’envie du monde chaque jour, c’est alors que ce moment viendra.
Que représente la France pour vous ?
Pour moi c’est beaucoup, parce qu’en premier lieu c’est mon pays et ils m’ont donné beaucoup, beaucoup d’opportunités, mon alternative, j’ai rêvé de beaucoup de choses à faire ici… J’aime beaucoup la France et aussi l’Espagne . La vérité est que je veux vraiment pouvoir me battre comme torero en Espagne.
Comment vous voyez-vous dans 5 ans ?
J’aurai presque 30 ans hehe, je ne sais pas si j’arriverai à ce que je veux, mais aujourd’hui je veux être une figure de la tauromachie. J’aimerais aussi pouvoir avoir mon propre élevage car j’aime la campagne et l’élevage de taureaux de combat, il est difficile de savoir ce qui va se passer.
À quoi ressemble une journée Tibo García ?
Ces jours sont différents maintenant car la saison est terminée et je me repose un peu. Mais actuellement je vais beaucoup aux champs, au ranch de bétail Dos Hermanas, là je nourris les taureaux et je continue aussi mon entraînement. Mais normalement je cours le matin, puis je m’entraîne en classe et l’après-midi je continue à m’entraîner, puis je fais des exercices physiques ou de la natation. Si j’ai des tentations, je fais habituellement le physique et ensuite je vais sur le terrain.
Qui est Tibo Garcia ?
Tibo García est un torero qui a pris l’alternative le 25 août 2019 avec Sebastián Castella comme parrain et Emilio de Justo comme témoin dans les arènes de Saint-Gilles et avec du bétail de Fuente Ymbro. J’ai coupé deux oreilles à mon taureau alternatif et j’ai découvert la tauromachie à l’âge de 11 ans quand j’ai vu ma première corrida à Arles, avec un tête-à-tête entre Sebastián Castella et Juan Bautista, alors quand j’ai quitté la corrida j’ai dit à mes parents que je voulais être comme eux et faire pareil. Dans cette corrida, j’ai ressenti beaucoup de choses, déplacer un taureau avec une béquille ou une cape a attiré mon attention, en plus de la musique et de l’ambiance. J’aime aussi beaucoup l’équitation, la chasse, le rugby, le golf… J’aime beaucoup le sport et découvrir de nouvelles choses à apprendre de la vie.
Auteur: Aïtor Vian
Photos: Alfredo Arévalo, André Viard, Mélanie Huertas