-Comment jugez-vous votre retour à Séville ?

-C’est très excitant de retourner à Séville. Après les bonnes sensations que j’ai eues à la Foire cette année et surtout après le moral que m’a redonné la victoire à Madrid, j’attends cet événement avec impatience, avec une énorme envie que samedi arrive.

-Comment vous souvenez-vous de ce qui s’est passé à la Foire d’Avril au fil des mois ?

-Le truc à Séville en avril a été une étape de plus, un après-midi qui a marqué pour moi un avant et un après. Une évolution s’est vue, j’ai pu montrer quelque chose que je connaissais, mais que je n’avais pas encore lâché dans le carré. Les gens avaient une autre conception de moi, ils pouvaient penser que je n’étais pas un si bon torero et cet après-midi-là et dans ce premier taureau, j’ai pu donner une dimension qui n’avait pas été vue. J’ai sorti des choses que je faisais sur le terrain, mais que je n’avais jamais pu faire devant public. Ce jour-là m’a aidé à me débarrasser des complexes et à faire des choses que je ressentais et qui étaient là.

– L’épée l’a privé d’un triomphe qui pouvait changer bien des choses…

-Oui, par contre je me souviens de la rage que j’éprouvais de ne pas avoir terminé cet après-midi avec l’épée. Quand on l’a en main et dans ma situation, c’est difficile d’accepter qu’il passe par l’épée. Surtout après avoir été si confortable et avoir senti comment Séville a réagi à ma tauromachie. Après l’effort et avoir été si bon, c’est dommage, vraiment… Malheureusement ça m’est arrivé d’autres fois, même en tant que torero, à Séville : l’avoir eu là-bas et… Espérons que ce samedi ça se termine. Il me manque le triomphe numérique, c’est ce qui compte, puisque ceux d’entre nous qui ont commencé ont besoin de se couper les oreilles.

– Est-ce difficile pour les jeunes d’être pris en compte ?

-Avant Madrid, tout le monde me disait qu’il fallait une grosse victoire. Après Madrid, j’ai entré des remplacements et de bons sites et affiches. Lorsque vous donnez de vraies raisons, ils comptent sur vous. Les jeunes doivent frapper 4 ou 5 coups dans des endroits de première classe, nous devons avoir une continuité. C’est pourquoi cet événement à Séville est si important pour moi, parce que c’est la première place de première classe sur laquelle j’ai marché après Madrid et je veux qu’on voie que Madrid n’était pas une coïncidence.

-Est-ce que Séville est différente de San Miguel ?

-Séville est Séville quelle que soit la date. Cette place vous donne rendez-vous quand vous y allez. C’est aussi ma terre et j’y vais toujours avec la même responsabilité. Mec, par date en avril, une victoire vous aide à faire beaucoup de choses dans la saison. Mais réussir dur maintenant est aussi utile, et beaucoup.

-Quelles perspectives avez-vous pour 2017 ?

-Je veux d’abord bien finir cette saison à Séville et Saragosse. Mais je peux dire que les perspectives seront plus positives que cette année. Ça a été une bonne année et Madrid a bouleversé les choses pour moi. Dans ces derniers rendez-vous je veux donner des raisons de commencer très fort.