En avril 2015, la Direction générale de la police a établi une instruction obligatoire, selon laquelle les manifestations anti-corrida ne pouvaient pas se tenir, à l’heure et au jour de la corrida, à moins de 500 mètres des arènes. Cela a été publié dans de nombreux médias. Cette distance ne me semble pas excessive car en France elle s’établit à un kilomètre, mais bon, 500 mètres peuvent suffire.
Bien qu’il existe une différence fondamentale entre l’Espagne et la France. La loi n’est pas appliquée ici et en France elle l’est.
L’objectif de la police était d’éviter les affrontements entre les fans qui assistaient au spectacle et les manifestants qui, on le sait, ont tendance à être violents, puisqu’ils ont souvent agressé physiquement les fans, et presque toujours verbalement.
Cependant, cette loi n’est jamais ou presque jamais respectée, du moins dans certaines communautés. J’habite à Cadix et je peux vous assurer que dans cette province cela ne se réalise jamais, mais je vais vous en dire plus : j’ai vu des manifestations pro-corrida et anti-corrida, à la porte des arènes d’Algésiras, au moment de la corrida à environ 10-15 mètres l’un de l’autre. Naturellement, tous deux autorisés par la sous-délégation gouvernementale. Toute personne modérément saine d’esprit se rend compte que c’est mettre de l’essence à côté du feu, et que si un malheur majeur ne s’est pas produit, c’est parce que des miracles se produisent parfois.
Dans d’autres villes de la province de Cadix, j’ai vu des manifestations anti-corrida au moment de la corrida à 30-40 mètres de la porte des arènes.
À San Fernando, j’ai vu une manifestation anti-corrida à quelques mètres de la porte par laquelle on entre dans les stands d’ombre, avec laquelle tous les fans qui sont entrés ont subi les insultes des antis. Et puis, pendant une grande partie de la corrida, ils ont dû subir les cris, le scandale et les insultes des manifestants, qui s’entendaient parfaitement depuis les gradins.
Face à cette situation de non-respect de la loi dans la province de Cadix (et aussi dans d’autres), je me suis rendu à la sous-délégation gouvernementale, où ils m’ont dit qu’ils autorisaient les manifestations à la porte même de la place, car la police l’a recommandé et la garde civile de la ville en question. C’est-à-dire qu’ils ont essayé de blâmer les forces et les organes de sécurité de l’État, mais il est évident qu’ils mentaient, puisque le responsable ultime de ce qui pourrait arriver est toujours le sous-délégué du gouvernement et non la police ou la garde civile. En tout cas, la vérité est que les anti-corridas, qui ont tant d’argent pour leurs actes contre les amateurs de corrida, continuent de manifester à la porte même des arènes, même si la loi dit que ce n’est pas possible.
Connaissant la situation de la question dans cette province, force est de se demander pourquoi le sous-délégué du gouvernement enfreint la loi, et court le risque d’un affrontement entre manifestants et supporters qui pourrait être d’une extrême gravité ? Pourquoi le sous-délégué du gouvernement se range-t-il clairement du côté des manifestants, permettant aux supporters d’être, au mieux, insultés en face ? Pourquoi le sous-délégué du gouvernement ne respecte-t-il pas le droit des fans d’assister à un show légal sans se faire insulter par les antis ?
Trouver une réponse raisonnable à de telles questions est très complexe, à tel point qu’elle ne peut pas être trouvée, ou du moins je ne peux pas la trouver, et cela conduit toute personne normale à penser, même si elle ne le veut pas, que quelque chose se cache derrière une telle attitude, peut-être pas avouable. Que chacun pense ce qu’il veut ou peut !
Rafael Comino Delgado